Suis-je addicte à l'information et aux réseaux sociaux ? Que faire ?

L'exposition aux médias et plus particulièrement à l'actualité peut être un facteur favorisant, voire aggravant, d'un état d'anxiété, d'addiction et de stress. Diverses études de sociologie et psychologie tendent à le démontrer.

A l'ère du numérique et internet, les sources sont d'informations sont très diversifiées, l'accès aisé et toujours dans la poche grâce à nos smartphones. De fait, l'immédiateté devient la norme au détriment d'une prise de recul et d'une réelle réflexion. Les informations flashs, les alertes, permettent de rester en permanence informé. Il devient pratiquement impossible de décrocher et se désintoxiquer à la fois des écrans, mais aussi d'une exposition aussi constante que négative (voire pathologique).

Les termes de surcharge informationnelle ou surinformation ou infobésité (néologisme québécois), désignent cet excès d'information qu'une personne ne peut traiter ou supporter sans conséquences néfastes.

Ainsi, certains auteurs ont mis en évidence en 2016, un peur très particulière chez les gros usagers des réseaux sociaux numériques : la FOMO (Fear Of Missing Out) ou peur de "rater quelque chose". De même, les études ont mis en évidence un accroissement des symptômes dépressifs et anxieux associés aux usagers intensifs des réseaux sociaux, plus particulièrement chez les jeunes. Des études empiriques ont montré que ruminations et émotions négatives toujours entretenues sur les réseaux sociaux permettent difficilement de prendre de la distance et de surmonter certaines difficultés ou deuils.

Outre les facteurs personnels, familiaux ou socio-économiques, la répétition et le cumul de nouvelles négatives peuvent favoriser l'apparition de troubles anxieux. Ces troubles identifiés au nombre de six, sont clairement définis dans les classifications internationales. Leur fréquence est généralement plus élevée chez les femmes. Ils touchent 15% des 18-65 ans chaque année en France. Ce sont :

- Le trouble anxieux généralisé

- Le trouble panique avec ou sans agoraphobie

- Le trouble d'anxiété sociale

- La phobie spécifique

- Le trouble obsessionnel compulsif (TOC)

- L'état de stress post-traumatique

 

La sophrologie peut contribuer à atténuer l'impact de l'actualité sur le niveau de stress et d'anxiété des individus. Elle les amène à un retour à soi, à l'ici et maintenant, à une meilleur identification et maîtrise de leurs tensions physiques et émotionnelles. Elle leur donne des outils pour se représenter le monde de manière plus objective et positive. Ils retrouvent une certaine sérénité et s'épanouissent plus favorablement dans leurs activités et relations. Cette pratique, pour apporter ses bienfaits, est le fruit d'un entraînement régulier mais aussi d'un changement volontaire et conscient d'habitudes de vie, de rapport aux écrans et aux médias.

Quelques pistes pour se protéger :

- Favoriser précocement une éducation à l'image, à l'information, aux médias sociaux pour développer l'esprit critique

- Développer l'accès à des sources diversifiées, positives et enrichissantes permettant de se faire sa propre opinion

- Limiter le temps d'exposition aux écrans et développer d'autres centres d'intérêt (loisirs créatifs, activités extérieures, relations sociales) favorisant une hygiène de vie et de pensée

- S'accorder du temps de pause numérique pour une vraie déconnection

- Ne pas laisser radio, télé et internet allumés constamment (en particulier pendant les repas), pour favoriser communication et échanges

- Couper alertes et notifications des médias sociaux, réduire la fréquence de consultation des informations